En France, le harcèlement scolaire touche un nombre significatif d’élèves chaque année. Selon les dernières données du ministère de l’Éducation nationale, entre 6 % et 10 % des élèves seraient victimes de harcèlement scolaire, ce qui correspond à environ 700 000 à 1 million d’élèves.
Le harcèlement scolaire est une problématique omniprésente dans les écoles, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les jeunes victimes. Lorsqu’il touche des élèves souffrant de troubles spécifiques de l’apprentissage, appelés troubles « dys », ses effets peuvent être encore plus destructeurs. Ces enfants, souvent perçus comme « différents », sont particulièrement exposés aux moqueries, à l’isolement et aux agressions, leur infligeant ainsi une double peine : celle de leurs difficultés d’apprentissage et celle du rejet social.

Les troubles « dys » : des défis d’apprentissage

Les troubles « dys » regroupent divers types de dysfonctionnements spécifiques au développement neurologique. Bien que ces troubles n’affectent pas l’intelligence générale des enfants, ils compliquent leur apprentissage et nécessitent des méthodes pédagogiques adaptées. Les troubles incluent :

• La dyslexie : des difficultés de lecture.
• La dysorthographie : des difficultés d’orthographe et d’écriture.
• La dyscalculie : des difficultés avec les mathématiques.
• La dyspraxie : des difficultés de coordination motrice.
• La dysphasie : des troubles du langage oral.
  

Ces troubles sont souvent mal compris par les enseignants et les camarades de classe. En raison de l’absence de signes extérieurs visibles, leurs difficultés sont parfois minimisées ou ignorées, ce qui conduit certains élèves à être stigmatisés ou pris pour cible.

Harcèlement scolaire : comment les élèves « dys » deviennent des cibles

Les élèves souffrant de troubles « dys » sont souvent identifiés par leurs pairs comme « différents », une différence qui devient un prétexte aux moqueries, à l’humiliation ou à l’exclusion. Les attaques peuvent se concentrer sur leur incapacité à lire à haute voix, à suivre les instructions, à écrire ou à comprendre certaines consignes. Dans le cas de la dyspraxie, leurs maladresses physiques peuvent également faire d’eux des cibles de railleries.

Les formes de harcèlement rencontrées incluent :

• Le harcèlement verbal : insultes, moqueries, surnoms dégradants.
• Le harcèlement physique : bousculades, coups.
• Le cyberharcèlement : attaques en ligne.
  

Il est très important d’identifier rapidement les signes de harcèlement, tels que :

• Perte de motivation.
• Isolement social.
• Troubles émotionnels : anxiété, stress.
  

Mesures pour protéger et inclure les élèves vulnérables

Pour lutter contre le harcèlement et favoriser l’inclusion des élèves souffrant de troubles « dys », plusieurs actions peuvent être mises en œuvre :

• Sensibilisation de l’ensemble des acteurs 

Informer enseignants, élèves et parents sur les troubles « dys » est essentiel pour briser les préjugés et encourager la tolérance. Des formations sur la détection et la gestion des élèves « dys », ainsi que des ateliers de sensibilisation pour les élèves, sont indispensables. Des actions de prévention comme des discussions ouvertes et des journées thématiques sur la diversité des profils d’apprentissage aident également à faire évoluer les mentalités.

• Aménagement des pratiques pédagogiques 

Les élèves « dys » ont des besoins spécifiques. Il est important que les écoles mettent en place les adaptations requises en fonction des besoins de l’élève (fiches synthétiques, outils numériques d’aide à la lecture ou à l’écriture) et des évaluations adaptées (temps supplémentaire, épreuves orales) pour minimiser leur stress et favoriser leur réussite.

• Mise en place de dispositifs de détection et d’intervention 

La lutte contre le harcèlement doit être proactive. Les établissements doivent établir des dispositifs permettant de détecter précocement les signes de harcèlement et intervenir rapidement. Cela inclut la désignation d’un référent, formé pour surveiller les élèves vulnérables et reconnaître les signaux avant-coureurs du harcèlement (isolement, baisse des résultats scolaires). Des espaces de dialogue peuvent aussi être créés pour que les élèves s’expriment librement et signalent des comportements inappropriés.

• Offrir un soutien psychologique aux victimes 

Le soutien psychologique des élèves harcelés est primordial pour surmonter les traumatismes et regagner confiance. Les psychologues scolaires ou conseillers aident les élèves à sortir de l’isolement, à gérer leur stress et à renforcer leur estime de soi. Ils peuvent aussi faciliter la réintégration de l’élève dans la vie scolaire. Un soutien aux familles, souvent désemparées, leur permettrait de participer activement au processus de reconstruction.

Le harcèlement infligé aux élèves souffrant de troubles « dys » représente une véritable tragédie pour ces enfants déjà confrontés à des difficultés d’apprentissage. Les conséquences scolaires et psychologiques peuvent être dévastatrices. Cependant, une meilleure compréhension des troubles « dys », des aménagements pédagogiques et des actions fermes contre le harcèlement permettent de transformer l’école en un lieu d’accueil et de soutien, où chaque enfant peut s’épanouir pleinement. La lutte contre le harcèlement est un engagement de toute la communauté scolaire.

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Numéros d’urgence et de soutien en France
Pour les élèves en situation de harcèlement scolaire ou en danger, plusieurs numéros d’urgence et de soutien sont disponibles en France :

• 3020 – Non au harcèlement : numéro gratuit pour signaler le harcèlement scolaire, accessible aux élèves, parents, et personnel éducatif. Service disponible du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h.

• 3018 – E-Enfance / Cyberharcèlement : numéro pour les victimes de cyberharcèlement. Gratuit et anonyme, il permet de recevoir de l’aide et des conseils face au harcèlement en ligne. Disponible du lundi au samedi de 9h à 20h.

• 119 – Allô Enfance en Danger : numéro national pour les enfants en danger ou en situation de maltraitance. Ce numéro est gratuit, confidentiel et fonctionne 24h/24 et 7j/7.

• 17 – Police / Gendarmerie : en cas de danger immédiat ou de menace, il est possible de contacter directement la police ou la gendarmerie en composant le 17.

• 114 – Numéro d’urgence par SMS : pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques ou ayant des difficultés pour parler au téléphone, il est possible d’envoyer un SMS au 114 pour signaler une situation de danger.

• Fil Santé Jeunes (0 800 235 236) : un numéro gratuit et anonyme pour les jeunes de 12 à 25 ans qui ont besoin de parler ou de recevoir des conseils. Service disponible tous les jours de 9h à 23h.

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Meta description : Harcèlement scolaire et troubles ‘dys’ : comprendre, agir et protéger les élèves vulnérables. Découvrez nos formations pour un soutien inclusif.