Les acteurs de l'inclusion

L’accessibilité numérique dans l’aide aux dys

Comment définit-on l’accessibilité numérique ?

Selon l’initiative pour l’accessibilité du web (ou Web Accessibility Initiative), lancée en 1996 par le World Wide Web Consortium (ou W3C), l’accessibilité du web signifie que les sites Internet, les outils et les technologies numériques sont conçus et développés de sorte que les personnes handicapées puissent les utiliser et ce, quel que soit leur handicap (auditif, cognitif, neurologique, physique, visuel ou de la parole)1.
Toutes les interactions avec le numérique doivent être possibles : percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec le web, mais aussi y contribuer.
Cette définition est corroborée par les dispositions légales en France :
Au regard de cette définition et du cadre légal, il est donc obligatoire que les établissements scolaires publics, en partenariat avec d’autres instances publiques si nécessaire, mettent en œuvre l’accessibilité numérique pour les enfants et les adolescents atteints de troubles dys.
Mais en pratique, ces obligations réglementaires, qui visent à faire respecter les droits fondamentaux de près de 20% de la population française (tous handicaps confondus), ne sont pas toujours respectées.

Pourquoi l’accessibilité numérique est une aide aux dys ?

Une question se pose alors : en quoi les outils numériques sont-ils si primordiaux aux dys ?

Les enfants dys souffrent de troubles des apprentissages qui mènent inévitablement, s’ils ne sont pas correctement pris en charge, à des difficultés et retards dans la scolarité. L’école ne répond alors plus à ses obligations d’instruction pour tous et d’inclusivité.
L’accompagnement des enfants dys nécessite donc des aménagements. L’encadrement humain (professeur, orthophoniste, ATSEM, AVS, AESH…) est certes primordial, mais l’intervention d’outils numériques l’est tout autant. En effet, l’adaptation des matériels et des supports pédagogiques, notamment via le numérique, permet de surmonter le handicap. Ainsi, les élèves dys peuvent suivre correctement les cours et gagnent en autonomie.
Cette accessibilité numérique doit non seulement s’appliquer aux manuels scolaires et aux supports de cours, mais aussi à tous les autres supports utilisés dans le cadre scolaire : les devoirs à la maison, les livres étudiés, et même le matériel annexe (emploi du temps, carnet de correspondance, agenda et actualité de l’école…)5.
Lorsque cette adaptation a lieu, les bienfaits pour les enfants dys se font immédiatement ressentir :

Numérique : quelles règles à respecter ?

L’initiative pour l’accessibilité du web a établi 4 principes et 12 règles à respecter (le WCAG, en constante révision et actuellement revu pour les utilisateurs avec déficiences cognitives, comme les dys) pour faire en sorte qu’un contenu web soit accessible à tous. Ces préconisations concernent autant la lisibilité textuelle d’un contenu que la navigabilité d’un support.
Ainsi :

Comment les établissements scolaires peuvent-ils accroître l’accessibilité numérique ?

Le numérique, pas assez présent en classe

Bien que 9 enseignants sur 10 reconnaissent les bénéfices pédagogiques du numérique, ils sont encore trop peu à y être formés sérieusement : en 2018, seulement un tiers d’entre eux avait participé à une formation dans ce domaine au cours de l’année7.
En outre, l’équipement est encore trop faible dans les écoles publiques françaises8 :
Notons que ces taux d’équipement concernent tous les enfants et pas spécifiquement ceux atteints de troubles des apprentissages. Et même s’ils sont en constante croissance depuis une décennie, ils révèlent un problème saillant : ils sont insuffisants pour répondre à l’exigence d’inclusivité à l’égard des dys.
À ce titre, rappelons que les enfants dys peuvent bénéficier d’un ordinateur personnel, à condition que leur(s) trouble(s) dys ait été reconnu(s) (bilan et prescription médicale) , ou d’un matériel pédagogique adapté notifié pour les familles ayant constitué une demande d’équipement auprès de la MDPH, responsable de l’attribution des ordinateurs.

La gestion du handicap en classe

Une enquête de l’Ifop réalisée en août 20239 révèle que le chemin à parcourir pour atteindre la pleine inclusion des élèves dys au sein d’établissements scolaires conventionnels est encore long. Elle nous informe que :
Ce sentiment se fonde sur des appréhensions personnelles (tracas, contrainte, travail supplémentaire) et professionnelles (école non adaptée, manque de moyens). Néanmoins, les enseignants admettent aussi qu’ils ne sont pas bien formés pour accueillir des enfants handicapés.
Accroître l’accessibilité numérique dans le milieu scolaire et ainsi, favoriser l’inclusion des élèves dys est donc avant tout une affaire de moyens, tant humains que matériels, mais aussi de formation des enseignants (au handicap, aux nouvelles technologies). Cependant, le travail de sensibilisation du corps enseignant est aussi primordial, tant pour lever les appréhensions que pour changer leur regard sur le handicap.
Dans ce contexte, l’intervention d’instances externes peut permettre de compenser les carences actuelles du système scolaire. À cet égard, les Acteurs de l’Inclusion sont une solution à envisager : nos formations, accompagnées ou non par un formateur qualifié, offrent l’opportunité aux enfants dys de surmonter leurs difficultés d’apprentissage et de réussir leur parcours scolaire.

Sources :

5 – Fédération Française des DYS, La scolarité des Dys
6 – Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, L’utilisation du numérique à l’École

More posts

La dyslexie : comprendre le trouble et ses impacts

Bien qu’aucune étude n’ait donné de chiffres fiables à propos de la dyslexie...

Guide complet des aménagements aux examens pour élèves à besoins spécifiques

En ce début d'année scolaire, après avoir renouvelé le plan d'aide de votre enfant...

La formation dyslexie : Une lueur d’espoir pour les enfants en difficulté

Dans une salle de classe ensoleillée, Paul, 10 ans, fixe intensément son livre, les sourcils froncés de concentration.