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Pourquoi mon enfant ne retient rien à l’école ?

Découvrir que votre enfant semble oublier rapidement ce qu’il apprend à l’école peut être décourageant. Vous vous demandez peut-être s’il s’agit d’un simple passage à vide ou d’un véritable trouble de mémorisation. Ce guide vous aide à comprendre les mécanismes de la mémoire chez l’enfant, à identifier les signes d’alerte et à trouver des solutions adaptées pour accompagner votre enfant vers la réussite scolaire.

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Comprendre les troubles de mémorisation chez l’enfant

Fonctionnement de la mémoire

La mémoire n’est pas un processus unitaire mais un ensemble de systèmes complexes qui travaillent en synergie. Chez l’enfant, ces mécanismes sont encore en développement et peuvent présenter des variations importantes d’un individu à l’autre. La capacité à encoder, stocker et récupérer des informations suit une maturation progressive qui s’étend tout au long de l’enfance et de l’adolescence.

Il est important de noter que certaines difficultés mnésiques peuvent être temporaires et liées à des facteurs externes comme la fatigue, le stress ou un changement d’environnement. Comprendre le fonctionnement normal de la mémoire vous aidera à mieux évaluer les difficultés de votre enfant et à distinguer les variations normales des troubles nécessitant une attention particulière.

Types de mémoire affectés

Les troubles de mémorisation peuvent toucher différents types de mémoire. La mémoire de travail, cruciale pour les apprentissages scolaires, permet de maintenir et manipuler temporairement des informations. Quand elle est défaillante, l’enfant a du mal à retenir les consignes ou à effectuer des calculs mentaux complexes.

La mémoire à long terme, qui stocke durablement les connaissances, peut également être affectée. Certains enfants peinent à consolider leurs apprentissages, oubliant rapidement les leçons pourtant bien comprises le jour même. D’autres ont des difficultés avec la mémoire épisodique, ne se souvenant pas des événements vécus en classe ou des contextes d’apprentissage.

 

Signes d’alerte à surveiller

Comportements en classe

Soyez attentif aux retours des enseignants concernant le comportement de votre enfant en classe. Les signes typiques incluent une difficulté à retenir les consignes données oralement, nécessitant de nombreuses répétitions. L’enfant peut avoir du mal à mémoriser les règles de fonctionnement de la classe ou oublier régulièrement ses affaires scolaires.

L’enseignant peut également observer que votre enfant semble comprendre sur le moment mais oublie rapidement les notions abordées. Il peut avoir besoin qu’on lui rappelle constamment ce qui a été vu précédemment ou montrer des difficultés à faire des liens entre les apprentissages successifs. Ces comportements, s’ils sont persistants, méritent votre attention.

Manifestations à la maison

À la maison, les difficultés de mémorisation se manifestent souvent lors des devoirs. Votre enfant peut sembler avoir oublié complètement ce qui a été vu en classe le jour même, nécessitant de tout réapprendre. Il peut avoir du mal à retenir ses tables de multiplication, les mots de vocabulaire ou les règles grammaticales malgré de nombreuses répétitions.

Observez également ses habitudes quotidiennes : oublis fréquents des tâches demandées, difficultés à raconter sa journée d’école ou à se souvenir d’événements récents. Cependant, il est normal qu’un enfant fatigué après une journée d’école ait des capacités mnésiques réduites en fin de journée.

 

Causes possibles des troubles de mémorisation

Facteurs cognitifs

Les troubles de mémorisation peuvent avoir des origines neurodéveloppementales. Certains enfants présentent des particularités dans le fonctionnement de leurs circuits mnésiques, pouvant être liées à des troubles spécifiques des apprentissages. La dyslexie, par exemple, peut s’accompagner de difficultés de mémoire de travail qui impactent la mémorisation des mots.

Des troubles attentionnels peuvent également affecter les capacités mnésiques. Un enfant qui a du mal à fixer son attention aura naturellement plus de difficultés à encoder efficacement les informations, ce qui compromet leur mémorisation ultérieure. Il est important de noter que ces difficultés ne reflètent pas un manque d’intelligence mais plutôt des différences dans le fonctionnement cognitif.

Facteurs émotionnels

L’état émotionnel de votre enfant influence considérablement ses capacités de mémorisation. Le stress, l’anxiété ou un vécu traumatisant peuvent créer des blocages mnésiques. Un enfant préoccupé par des problèmes familiaux ou scolaires aura plus de mal à se concentrer sur ses apprentissages et à les mémoriser efficacement.

L’estime de soi joue également un rôle essentiel. Un enfant qui se perçoit comme « mauvais en mémoire » peut développer des stratégies d’évitement ou ne plus faire l’effort nécessaire pour mémoriser, créant un cercle vicieux. A contrario, un environnement bienveillant et encourageant favorise une mémorisation efficace.

Facteurs environnementaux

L’environnement d’apprentissage influence grandement les capacités mnésiques. Un cadre trop stimulant, bruyant ou désorganisé peut perturber les processus de mémorisation. De même, un manque de sommeil, une alimentation déséquilibrée ou un temps d’écran excessif affectent les capacités cognitives de l’enfant.

Les méthodes pédagogiques utilisées peuvent également jouer un rôle. Certains enfants bénéficient davantage d’approches visuelles, d’autres d’approches auditives ou kinesthésiques. Un décalage entre le style d’enseignement et le profil d’apprentissage de l’enfant peut créer des difficultés de mémorisation apparentes.

 

Comment aider son enfant à améliorer sa mémoire

Stratégies à la maison

Créez un environnement favorable à la mémorisation en établissant des routines régulières et en aménageant un espace de travail calme et organisé. Encouragez l’utilisation de techniques mnémotechniques adaptées à l’âge de votre enfant : associations d’idées, histoires narratives, cartes mentales ou supports visuels.

Fractionnez les apprentissages en petites séquences et privilégiez les révisions espacées plutôt qu’un bourrage intensif. Variez les modalités de mémorisation : répétition orale, écriture, manipulation d’objets concrets. Célébrez les progrès même minimes pour maintenir la motivation et renforcer l’estime de soi de votre enfant.

Collaboration avec l’école

Échangez régulièrement avec l’enseignant pour partager vos observations et coordonner les stratégies d’aide. Demandez quelles sont les méthodes utilisées en classe et comment les adapter à la maison. L’enseignant peut mettre en place des aménagements : temps supplémentaire pour mémoriser, supports visuels, répétitions personnalisées ou utilisation d’outils numériques.

N’hésitez pas à solliciter l’équipe éducative pour explorer les dispositifs d’aide disponibles dans l’établissement. Une cohérence entre les approches scolaires et familiales renforce l’efficacité des interventions et rassure l’enfant sur sa capacité à progresser.

Recours à des professionnels

Si les difficultés persistent malgré vos efforts et ceux de l’école, consultez des professionnels spécialisés. Un neuropsychologue peut évaluer précisément les fonctions mnésiques de votre enfant et identifier d’éventuels troubles spécifiques. Cette évaluation permet de comprendre les forces et faiblesses de votre enfant pour adapter l’accompagnement.

Un orthophoniste peut proposer des remédiations spécifiques selon le type de difficultés identifiées. D’autres professionnels comme un psychologue peuvent aider à traiter les aspects émotionnels qui peuvent entraver la mémorisation. Un diagnostic précis ouvre la voie à des stratégies d’aide ciblées et efficaces.

 

Résumé des points clés

Les troubles de mémorisation chez l’enfant ont des causes multiples et ne doivent pas vous alarmer outre mesure. Observer la persistance des difficultés, leur impact sur la scolarité et le bien-être de votre enfant vous guidera dans vos décisions. Des stratégies adaptées à la maison, une collaboration avec l’école et, si nécessaire, l’aide de professionnels constituent les piliers d’un accompagnement réussi.

Soyez attentif à l’évolution des difficultés tout en gardant confiance dans les capacités de votre enfant. Chaque enfant a son rythme d’apprentissage et ses spécificités mnésiques, qui peuvent être transformées en forces avec le bon accompagnement.

Encouragement à l’action

Rappelez-vous que votre rôle n’est pas de devenir un thérapeute mais d’observer, comprendre et accompagner votre enfant avec bienveillance. Les difficultés de mémorisation, même importantes, ne définissent pas l’intelligence de votre enfant ni ses chances de réussite future.

Restez patient et persévérant. Avec des stratégies adaptées, du soutien et de la compréhension, la plupart des enfants parviennent à développer des techniques de mémorisation efficaces et retrouvent confiance en leurs capacités d’apprentissage.

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