Céleste est sourde profonde. Elle porte des implants cochléaires. Elle parle deux langues, sait lire et écrire. Son handicap n’en est que plus invisible. Et pourtant, ses difficultés sont bien réelles. En classe, leur impact peut ressembler à un TDA… avec un “H” bien présent dès que le stress s’installe.
Cette année, elle a enfin eu l’autorisation d’utiliser un outil numérique. Et grâce à la formation proposée par les acteurs de l’inclusion, elle a pu apprendre à le manier avant même de reprendre les cours. On est encore loin de la perfection, mais je ne peux imaginer meilleure stratégie.
Juste comme ça, sans vouloir crier ma fierté (enfin, si un peu quand même) : elle est rentrée à la maison en brandissant un 17,5 en histoire. Une première dans son parcours scolaire.
Et c’est elle seule qui en mérite le crédit. Elle savait où était son cours : dans sa tablette, bloc « Histoire », chapitre I, pages 1, 2 et 3. Elle a pu se préparer. Avant, tout était éparpillé, mélangé, déchiré, voire jeté.
Le contrôle ? Elle a choisi de le faire à la main. Parce qu’elle en avait envie. Parce qu’elle savait ce qu’elle faisait. « Il est déjà rangé dans la tablette », m’a-t-elle dit — le papier, elle en a fait un cadeau. Je n’exclus pas de l’encadrer.
J’en suis convaincue : c’est en connaissant son outil, en sachant le manier, l’adapter, le détourner, en apprenant à compenser intelligemment, qu’elle trouvera les bons moyens pour tracer son chemin — et surtout, pour le vivre pleinement.
Ça ne veut pas dire que tout est gagné. Mais c’est un début. Prometteur. Et souriant.
Maman de Céleste