Comment faire un dossier MDPH pour votre enfant DYS : un guide simple, humain et rassurant

Quand on accompagne un enfant avec des troubles DYS (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, etc.), on se retrouve parfois face à des démarches administratives qui semblent compliquées… et c’est normal d’être un peu perdu.

La bonne nouvelle, c’est qu’un dossier MDPH peut vraiment améliorer le quotidien de votre enfant : plus d’aide, plus d’adaptations, plus de sérénité à l’école comme à la maison.

Dans cet article, on vous explique pas à pas, avec douceur et simplicité, comment constituer un dossier MDPH sans stress — et surtout sans vous sentir seul.

 

Pourquoi faire un dossier MDPH ?

Un dossier MDPH, c’est une porte vers plus d’accompagnement et moins de difficultés pour votre enfant.

Pour les enfants DYS (dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques, etc.), il peut permettre d’obtenir :

• un accompagnement humain (AESH)
• du matériel adapté (ordinateur, logiciels)
• des aménagements scolaires
• une aide financière (AEEH)
• l’accès à des dispositifs spécialisés comme un SESSAD ou une ULIS

En résumé : c’est une aide précieuse pour que votre enfant puisse apprendre comme les autres, à sa manière.

 

Étape 1 : Rassembler les documents indispensables

Pas de panique, la liste peut sembler longue, mais tout s’assemble étape par étape.

Le formulaire MDPH

Il faut remplir le formulaire de demande MDPH (cerfa n°15692*01)

C’est le document principal où vous présentez votre enfant, sa scolarité, son quotidien, et surtout ses besoins. Prenez votre temps pour le remplir.

Attention à bien se conformer aux exigences de la notice explicative (couleur du stylo, écriture en majuscules…).

Le certificat médical

Il doit être rempli par un médecin (pédiatre, neuropédiatre, médecin traitant…).

Le certificat médical (Cerfa n°15695*01) est indispensable : il doit décrire le trouble diagnostiqué, les conséquences fonctionnelles (ce que cela change dans la vie de l’enfant) et les besoins d’aménagement.

Attention : le certificat a une validité limitée, selon les départements.

Les bilans professionnels

C’est ce qui montre à la MDPH que votre enfant a besoin d’aide.

Vous pouvez joindre :

• un bilan orthophonique (lecture, écriture…)
• un bilan neuropsychologique (cogitation, attention, mémoire…)
• un bilan d’ergothérapie ou psychomotricité (coordination, motricité)
• Les compte-rendu de tout professionnel de santé déjà impliqué : orthophoniste, neuropédiatre, pédopsychiatre…

Ces bilans sont le cœur du dossier : ils traduisent en preuves ce que vous observez au quotidien.

Les documents de l’école

Très utiles pour comprendre ce qui se passe en classe :

• une lettre ou un témoignage des enseignants (ou de l’équipe pédagogique) : leurs observations peuvent finement décrire l’impact des troubles dans le contexte de la classe.
• les bulletins scolaires
• un PAP  aménagements déjà mis en place, difficultés rencontrées, ce qui fonctionne / ne fonctionne pas.
• Le GEVA-sco, rempli par l’équipe pédagogique pour évaluer les besoins spécifiques de l’enfant en milieu

 

Les justificatifs administratifs

• Photocopie du livret de famille, pièce d’identité
• Justificatif de domicile
• Le cas échéant, tout document de situation sociale qui peut contextualiser les besoins (par exemple, des frais de transport, des frais paramédicaux…)

 

Étape 2 : Rédiger le « projet de vie »

C’est un des moments les plus importants du dossier.

Le projet de vie est l’occasion de raconter, avec vos mots, ce que vivent votre enfant et votre famille au quotidien. Plus vous serez concret, plus la MDPH comprendra les besoins réels.

• Décrire les difficultés : par exemple, “il met énormément de temps à lire”, “elle écrit très petit et souvent illisible”, “les gestes moteurs sont laborieux”.
• L’impact sur l’autonomie : comment cela affecte ses devoirs, ses relations avec les camarades, sa confiance en lui/elle.
• Les aménagements déjà testés : matériel, organisation scolaire, aides humaines.
• Les besoins visés : que souhaitez-vous obtenir ? AESH ? SESSAD ? Matériel numérique ? Tiers-temps ?
• Les objectifs à moyen / long terme : amélioration de l’autonomie, réussite scolaire, bien-être émotionnel.

L’objectif est de montrer que vous avez réfléchi à un accompagnement solide, pas seulement demandé des aides “par précaution”.

Ce qui compte, c’est la réalité de votre quotidien.

Exemple :

« Mon fils met beaucoup de temps à lire, ce qui le fatigue énormément. Il perd confiance en lui et dit souvent qu’il est “nul”, alors qu’il travaille beaucoup. Nous aurions besoin d’un ordinateur et d’une aide humaine pour l’aider à suivre le rythme de la classe. »

Ce type d’exemples concrets est très utile pour la MDPH.

 

Étape 3 : Envoyer le dossier

Quand tout est prêt :

• vérifiez que chaque document est bien présent
• gardez une copie de tout
• envoyez le dossier à la MDPH de votre département (par courrier, en ligne ou en dépôt direct)

Vous recevrez une confirmation de réception.

Ensuite, il faudra un peu patienter.

 

Étape 4 : Attendre la réponse

En général, la MDPH répond entre 4 et 6 mois.

C’est long, oui. Mais le temps que la MDPH analyse votre dossier est aussi une garantie : ils prennent le temps de comprendre chaque situation.

À la fin, vous recevrez une notification vous expliquant :

• les aides accordées
• pour combien de temps
• comment les mettre en place

Et si la réponse ne correspond pas à vos besoins, il est possible de faire un recours.

 

Quelques conseils pour vous aider

• Faites-vous accompagner si besoin (enseignant, orthophoniste, AESH, associations de parents).
• Ne vous jugez pas : personne n’est “doué” en démarches administratives.
• Votre voix compte. Votre observation de parent est essentielle.
• Un dossier MDPH n’est pas une étiquette : c’est un moyen d’ouvrir des portes.
• Vous faites déjà de votre mieux. Et c’est précieux.

 

Pour conclure

Monter un dossier MDPH, ce n’est jamais évident, surtout quand on veut faire au mieux pour son enfant. Mais une chose est certaine : vous n’êtes pas seul.

Chaque démarche, chaque papier, chaque mot écrit dans le projet de vie, c’est un pas vers un environnement plus juste, plus apaisé et plus adapté pour votre enfant.

Et c’est exactement l’esprit de l’inclusion : permettre à chaque enfant d’apprendre et de grandir avec ses forces, ses besoins et toute sa singularité.